BATMAN DEAD END
Si je vous donne 30 000 dollars, qu'est-ce que vous en faites? Je vous fais confiance, vous trouverez sûrement une idée! Mais combien auront cette idée: 30 000 dollars? Ben, je fais un court-métrage sur le Dark Knight! Un type a eu cette idée. Et ce type c'est Sandy Collora. Et à Sandy, tous les Bat-fans doivent dire merci! Pour les quelques fans qui n'auraient pas encore vu Batman Dead End et son making of, voilà de quoi il est question. Par une nuit pluvieuse le Dark Knight voit le Bat-signal dans le ciel sombre de Gotham. Le Joker s'est évadé! Mais le Joker n'est pas le seul méchant du film. Batman y sera confronté aussi à l'Alien et au Predator. Grosse baston au programme. Mais ce petit bijou est bien plus qu'un simple combat de catch. BDE est tout simplement à ce jour la meilleur transposition de Batman en live! Rien que ça! Collora fait un sans-faute. Quelle leçon pour les majors... Le Batman de Collora est visuellement très proche du Batman D'Alex Ross de Guerre au crime. Clark Bartram est impressionnant dans la peau du Dark Knight! Andrew Koening est un Joker bien plus inquiétant que celui incarné par le grand Nicholson en 89 qui pourtant à l'époque avait été loué par la critique et nombre de fans pour sa prestation. Une fois que vous aurez vu le film jetez-vous sur la BD Batman versus Predator qui a inspiré très largement Batman Dead End tout comme l'oeuvre de Ross. Pascal Le Bris, septembre 2004.
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WORDL'S FINEST
Sandy Collora is back! Et avec lui Batman et Superman dans un court métrage au titre peut-être un peu énigmatique pour le néophyte en comics et tout à fait évident pour le fan de comics. En juin 1938 Action Comics # 1 pose les bases de la première mythologie moderne dans la droite ligne des anciens dieux et héros extraordinaires des pères du Monde Occidental: las anciens grecs et leur panthéon. Rien de moins! Ce retour des dieux nous le devons à deux p'tits jeunots: Joe Shuster et Jerry Seigel qui, dans l'incertitude de l'après Crise de 29, envoient un quasi-dieu rendre l'Espoir à tout un peuple presque brisé par la crise économique. Contrairement à ce que pense certains sociologues, Superman n'est pas un guide, une sorte de Moïse moderne. Seigel et Shuster sont juifs? Bon alors ils ne peuvent que réinventer Moïse? Un peu court. Superman est un gardien, le gardien de la Lumière, de l'Espoir en un Monde plus juste. Mais ce Monde n'est pas une Terre lointaine nécessitant un exode. Ce Monde est là, c'est les USA. Si Superman est le gardien de la Lumière et de l'Espérance; Batman sera le triomphateur de l'Obscurité, des Ténèbres, de la Douleur. Batman sera plus grand que la Peur. Ainsi, en moins d'une année, DC Comics possède bien plus que deux marques déposées. DC publie les aventures des nouveaux dieux, héros si extraordinaires qu'ils en deviennent des super-héros... Et les champions des ventes avec quatre titres. Action Comics ( # 1, juin 38), Detective Comics (# 27, mai 39), Superman (# 1, été 39) et Batman (# 1, printemps 40). Mais aucune revue abrite les deux héros. DC Comics va rapidement combler ce manque éditorial. A l'automne 40 sort World's Best Comics # 1 qui propose des aventures de Superman et Batman mais pas encore "ensemble" (pour reprendre le titre Sagédition de l'édition française). Dès le # 2 le titre devient World's Finest Comics. Vous l'avez compris, le court de Collora est un hommage à World's Finest Comics. World's Finest se présente comme un long film annonce très dynamique et empli de plans tout droit sortit des albums de Paul Dini et Alex Ross, Paix sur la Terre et Guerre au crime. A la vue de cette (pseudo?) bande annonce, chaque fan ne peut que rêver à une version longue... Malgré ses références aux années passées, World's Finest est un film de notre époque (comme l'indique le fait que Lex Luthor se présente aux élections présidentielles). Tout comme les tabloïds de Dini et Ross, World's Finest est un hybride entre modernité et classicisme. Le principe naratif consistant à réinventer un mythe par un retour aux sources même du mythe n'est ni l'invention de Dini ou Ross, ni bien sûr celle de Collora. Mais pour Collora, comme pour Dini et Ross, ce principe n'est pas un simple truc de scénariste en mal d'imagination. Collora aime les icônes avec lesquelles il travaille. Avant d'être un produit de l'industrie cinématographique, World's Finest est une déclaration d'amour. Collora est concerné par les héros qu'il met en scène et ne veut pas trahir ces héros mais bien les rendre aussi grand que possible. Pascal Le Bris, Octobre 2004. *
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