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BATMAN RETURNS / BATMAN LE DEFI
 Un grand merci à Christophe CROMPIN pour sa relecture! 

 Après les quelques 200 millions de dollars (recette US en 5 semaines et nous sommes en 1989!) du premier Batman , la Warner n'hésite pas longtemps pour reconduire Tim Burton derrière la caméra et Michael Keaton devant. Tim Burton a souvent laissé entendre qu'il n'était pas satisfait du premier Batman. Tim Burton n'est pas un "simple" metteur en scène et encore moins un "action maker"; mais un artiste doué d'une vision.

 Batman Returns sera son Batman, sa vision du Dark Knight. 

 Forte du succès du premier opus, la Warner laisse le champ libre à Burton pour "Batman II". Que fait alors un type comme Burton quand on lui laisse la liberté de créer? Eh bien il crée! Il donne naissance à un univers. En d'autres termes: il fait de l'art, il donne sa vision du Monde (ici le Monde du Batman).

 Qu'est donc Batman et son univers pour Burton? A la vision du film la réponse est évidente et tient en un autre titre de film: "Freaks", le cultissime film de Tod Browning réalisé en 1932. Pour Burton, Batman ce n'est pas une réunion de super-héros et de super-vilains aux costumes colorés. Pour Burton Batman c'est la foire aux monstres, la grande parade des phénomènes du cirque.

 Venez admirez et frémir devant l'incroyable homme chauve-souris! Laissez-vous fasciner par la beauté  de la femme-chat! Oserez-vous regarder en face l'effrayant homme-pingouin? 

 C'est bien à un film de monstres que  nous invite le réalisateur. Une grande Kermesse de "l'erreur de la Nature". Avec Batman Returns, le spectateur va au cirque comme le montre la scène où apparaît pour la première fois le gang du Pingouin. Tim Burton tourne le dos au mythe quinquagénaire pour tout simplement le réinventer, comme le fit Frank Miller quelques années plus tôt. Batman Returns est génialement infidèle à l'univers du Batman et à la mythologie des super-héros.  

 Batman Returns est l'oeuvre d'un artiste et non le produit d'un producteur exigeant une scène d'action toutes les dix minutes de peur que le spectateur ne s'ennuie s'il n'a pas sa dose de catch. 

 Tim Burton expédie les scènes d'actions et s'intéresse  aux caractères, surtout à Sélina Kyle et au Pingouin. Sans oublier Gotham City.

 Mais, où est Batman?...

 Qu'est donc Batman pour Tim Burton? Ou plutôt qu'est-ce que le Batman pour Burton? Rien d'humain, ou le moins possible.

 Batman c'est une ombre, un fantôme, une légende urbaine.

 Batman est quelque chose comme produit par les Ténèbres. Batman est une figure qui hante Gotham, qui s'en nourrit. C'est Gotham qui créa Batman. C'est Gotham qui tua les parent du jeune Bruce Wayne. Sans Gotham, Batman disparaît.

 Catwoman: entendez-là rugir. Oui, mais d'outre-tombe. Car la Catwoman de Burton n'est plus à proprement parler humaine. Elle est une revenante. Pas à la manière excessive des films Gore mais plutôt à la manière du prêcheur de "Pale Rider" (film de et avec Clint Eastwood) qui, tout comme Sélina porte sur lui les traces (preuve) de sa mort. Regardez le costume de Catwoman: c'est ni plus ni moins qu'un corps rapiécé, à l'image du monstre de Frankenstein. Catwoman est de la famille des grands monstres du Fantastique comme l'indique encore les morsures de la meute de chats qui ramènent Sélina d'entre les morts mais fait aussi d'elle une des leurs: une femme-chat. Dès lors sur Sélina / Catwoman pèse une malédiction. Cela est très explicite dans le film. Sélina dit clairement qu'elle voudrait bien savoir qui elle est à présent.

 Sélina revient de l'Enfer, et l'Enfer l'accompagne comme l'indique le "Hello There" qui devient "Hell here /ici l'Enfer". Tim Burton fait de Catwoman bien plus qu'une simple voleuse. Catwoman est le monstre du film, un monstre sexy au plus haut degré et sans aucun doute à plusieurs degrés dont l'humour n'est pas absent. Pour preuve le côté très féministe de Catwoman qui s'arrange fort bien du fantasme sexuel masculin que représente Catwoman en tant que féline dominatrice. Le film baigne dans une atmosphère fétichiste sado/maso évidente. Batman Returns a d'ailleurs eut beaucoup de presse dans les magazines spécialisés dans un érotisme orienté fétichisme S/M.

 Et voici le dernier freak de la parade: le Pingouin. Avec Catwoman ce sont bien sûr les figures phares du film. Le Pingouin est le seul freak oeuvre de Mère Nature. C'est pourquoi Tim Burton en fait une attraction de cirque (Hommage au film de Tod Browning?) avant d'en faire presque le maire de Gotham! Le Pingouin est le point de critique socio-politique du film.

 Au final, Batman returns n'est pas le spectacle familial attendu par la Warner mais la vision d'un artiste sur un mythe de notre temps et, à ce titre, l'écho déformé (à peine) et fantastique (au sens de fantaisie) du visible et de l'invisible. En psychologie on parlerait sans doute d'une oeuvre travaillant l'inconscient (social autant que sexuel) au corps.

 Batman Returns, sortie France: 15 juillet 1992. 

Pascal Le Bris, septembre 2004.

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