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BATMAN : YEAR ONE

 Un grand merci à Christophe CROMPIN pour sa relecture attentive.

Les images en liens ne sont pas de bonne qualité pour l'impression.

 

Fiche technique

 . Deux éditions chez Comics USA.

  1) Version kiosque en deux volumes, couvertures souples, format comics, octobre et novembre 1989. [image 1]  [image 2]

  2) Version luxe en deux volumes, couvertures dures, format comics, circuit des librairies, 1989. [image]

 . Réédition chez Delcourt en un seul volume, version luxe, couverture dure, format comics, mars 2000, même traduction que celle proposée en 89 par Comics USA. [image]

 . Publication US: DC Comics inc., 1988/1989.

 . Scénario: Frank Miller.  Dessins: David Mazzucchelli.  Couleurs: Richmond Lewis.

 . Traduction: Janine Bharucha.  Lettrage: Martine Segard.

 . Les Héros: Bruce Wayne / Batman,  James Gordon.

 . Guest: Sélina Kyle / Catwoman.

 . Cameo: Alfred.

 

 L'histoire

 

" Mesdames et messieurs, vous vous êtes régalés.

Vous vous êtes gavés de Gotham, de son esprit.

La fête est finie. Dorénavant... aucun ne sera à l'abri."

Batman

 

 "Batman: year one" débute par une fraîche journée de janvier et par l'arrivée de deux hommes dont les destins seront à jamais confondus avec la mégalopole Gotham city. Dès la première image Gotham donne l'impression d'une ville presque déprimante. La lumière y est grise. L'architecture semble parfois ignorer que des gens vivent ici. Gotham city n'est pas une ville pour touristes comme peut l'être la lumineuse Métropolis. De Gotham le soleil semble avoir décidé de s'absenter. Cette ville est dangereuse,  cela ne fait aucun doute.

 Nous sommes donc le 4 janvier quand ces deux hommes que tout semble opposer arrivent à Gotham. Tout les oppose? Est-ce bien certain? Peut-être pas tout...

 Le premier de ces hommes arrive par le train. Il le regrette. Il aurait du prendre l'avion. James Gordon est un flic de base muté à Gotham. Ce n'est pas une promotion. Il le sait.

 Le second atterrit à l'aéroport de Gotham à peu près au même moment où Gordon pose le pied sur le quai de la gare. Il regrette d'avoir pris l'avion. Il aurait du prendre le train pour mieux observer, pour mieux s'imprégner de Gotham. Son nom: Bruce Wayne. Il connaît bien cette ville. C'est sa ville. Du moins celle de son enfance. Bruce Wayne a été un enfant jusqu'à l'assassinat de ses parents. A sa descente d'avion l'ensemble de la "presse peaple" est là, et peut-être aussi un ou deux journalistes de la presse économique. Rien d'étonnant. Bruce Wayne est à la tête de ce qui est probablement la plus grosse fortune de Gotham. Le jeune homme connaît bien son rôle: il est Bruce Wayne playboy milliardaire, la coqueluche de la presse à sensations, orphelin à dix ans et toujours célibataire. Mais il est déjà "autre chose" de plus sombre... Tout comme James Gordon, Bruce Wayne n'a pas d'illusion sur son avenir.

 Rapidement le lieutenant Gordon comprend que ses collègues flics ne seront pas tous ses amis. De leur côté, l'inspecteur Flass et le commissaire Loeb se rendent compte que Gordon n'est pas la "bonne recrue" pour seconder leur conception toute particulière de la loi et du pouvoir à Gotham.

 11 mars. Après avoir parfait son entraînement derrière les hauts murs du manoir familiale, le fils de Thomas et Martha Wayne fait sa première sortie dans son nouveau rôle. Dans un premier temps, il envisage seulement d'observer son ennemi, mieux le connaître afin de mieux le combattre. Si cet ennemi n'a pas encore d'incarnation emblématique, comme se sera la cas avec le Joker, Two Face ou encore le Pingouin; cet ennemi a déjà plusieurs noms: corruption, violence, proxénétisme et la liste est loin d'être exhaustive!...

 Bruce n'ignore rien de la corruption qui gangrène la haute société de Gotham. Cependant ses premiers pas en tant que "Zorro" ou "Robin des bois" il les réserve à l'East End, le quartier le plus sordide de la ville où  il est possible de tout avoir, si vous apportez avec vous assez de billets verts... Bruce Wayne semble alors se voir comme un "bon samaritain" apportant par sa seul présence paix et justice. Prétention naïve, voire stupidité, qu'il paiera cher. Batman faillit bien mourir avant même sa naissance officielle au coeur des nuits gothamites.

 Cette nuit-là Bruce Wayne va croiser la route d'une jeune femme faisant un usage commercial de ses charmes. Sélina Kyle: prostituée visiblement spécialisée dans le sado-masochisme et ayant pris sous sa protection une gamine perdue dans l'enfer de la drogue et objet de plaisir pour des hommes en âges d'être son grand-père.

 Au final cette première excursion du "grand justicier Bruce Wayne" au sein du monde qu'il avait la prétention de combattre se solde par une leçon cuisante non pour l'ennemi mais bien pour celui qui avait juré sur la tombe de ses parents de les venger et de rendre Gotham aux honnêtes gens. 18 ans que Bruce Wayne portait ce rêve, ce désir, cette obsession en lui. Quelques heures dans les bas-fonds auront presque suffit à réduire se rêve à l'état de fantasme puéril et ridicule. Presque...

 Bruce Wayne est de toute évidence un homme obsédé par ses fantômes. Bruce Wayne est également un homme obstiné jusqu'à l'obsession. Bruce Wayne: playboy milliardaire? Quelle bonne farce! [image]

 De retour dans son manoir, Bruce rumine sa défaite. Ils n'ont pas eu peur. Ils n'ont pas eu peur!  Il faudrait que dès son "entrée en scène" il aie l'avantage. Comment? Comment?!

 La solution arrive sans prévenir, dans un battement d'ailes silencieux. Bruce Wayne sait désormais ce qui l'attendait depuis 18 ans. Il avait presque oublié leur existence dans cette grotte où petit il tomba. Où il eut peur, terriblement peur. Il sera une créature mi-homme mi-chauve-souris. Il sera le Batman. [image]

 19 mai. Le Batman déclare officiellement sa guerre contre le crime. Une guerre sans fin, Batman n'est pas dupe. James Gordon, quant à lui, va bientôt se trouver un allié pour le moins singulier et parfois encombrant pour l'homme épris de légalité qu'est le futur commissaire de Gotham.

 3 décembre. Une partie de la corruption qui rongeait Gotham semble bel et bien éradiquée. Mais déjà une nouvelle menace plane sur la ville. Quelqu'un veut empoisonner les réservoirs d'eau. Cet individu s'est fait connaître sous une espèce de nom de code: Joker. 

 Ainsi se termine "Batman: year one". Une fin ouverte que n'exploitera pas "Batman: year two".

Planches de Batman: year one

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 Au-delà de "year one"  

 "Year one", oeuvre de divertissement mais aussi oeuvre questionnant une certaine Amérique. Cette tonalité politico-sociale d'un comic book a aussi ses limites comme le prouve "DK2". Pour "DK2" Frank Miller se servira de Batman pour illustrer ses propres positions socio-politiques. De mon point de vue c'est là la faiblesse majeure de "DK2". Batman ne peut être le "fer de lance "d'un pamphlétaire, eut-il par ailleurs un talent certain de conteur. Si l'univers des super-héros gagne à posséder une certaine crédibilité et réalité sociale; cet univers est en premier un divertissement merveilleux à l'image de ce que furent en leur temps les mythes et légendes du monde grec: "Magnifier les débats des hommes et les élargir aux dimensions de l'univers.", comme l'écrit Pierre Grimal dans son introduction à "La mythologie grecque". Magnifier c'est-à-dire exalter la grandeur de quelque chose, par exemple une civilisation. Est-ce à dire qu'un comic-book doit être édifiant comme le voulait le Comics Code Authority?  Non. De mon point de vue un comic-book est au sommet de ce qu'il peut être lorsqu'il sait divertir et proposer un fonds (que celui-ci soit  culturel, social ou politique) sans pour autant être édifiant ou didactique. Ce qui ne doit pas empêcher de prendre plaisir à la lecture d'un comic-book des années 50/60 soumis au joug du Comics Code. Par ailleurs ces comics sont aussi un témoignage d'une vision idéaliste des USA et comme tel ces petits fascicules se révèlent être un témoignage d'importance.

 

Pascal Le Bris, février 2005.

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